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Bronchite et plantes médicinales

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Bronchite et plantes médicinales

Bronchite et plantes médicinales

Mythe : un naturopathe ne tombe jamais malade.

Réalité : la santé n’est pas l’absence de maladie. C’est notre capacité à revenir à un état d’équilibre d’une manière rapide et efficace.

J’ai souffert d’une bronchite aigüe il y a 3 hivers. Elle a trainé pendant plus de 4 semaines, avec plusieurs rechutes, et une prise d’antibiotiques qui n’a rien résolu. J’en suis sorti épuisé. Mes poumons ont été affaiblis par cette inflammation prolongée.

En rétrospéctive, j’ai mal géré la crise. Je connais pourtant les plantes, mais je les ai mal utilisées.

Je vous présente dans cet article mon protocole pour accompagner la bronchite, né de cette expérience douloureuse, et largement testé et optimisé ces deux derniers hivers. Comme toujours, cet article comporte beaucoup de détails. Pour ceux qui veulent la version courte, je vous donne une table qui résume le protocole en fin d’article. Les doses suggérées s’appliquent à l’adulte.

S’il y a un point extrêmement important que j’aimerais que vous reteniez dans cet article, c’est le suivant :

Pendant les situations aigües : réduire les doses, mais rapprocher les prises

Mise en garde habituelle : dans le doute, consultez votre docteur, ne faites pas traîner les choses.


Pour acheter les graines de plantes présentées dans cet article, veuillez cliquer sur l’image ci-dessous.

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La bronchite

La bronchite est une infection des bronches qui est principalement virale, d’où l’inutilité des antibiotiques. Mais si votre état ne s’améliore pas et que vous passez par des rechutes, il se peut qu’une infection secondaire de nature bactérienne se soit installée (d’où la prescription d’antibiotiques si vous allez voir le docteur).

Lorsque notre système immunitaire arrive à gérer la crise d’une manière efficace, la bronchite dure en général entre 7 et 10 jours.

Voici comment progressent les choses :

  1. Dans un premier temps, la personne traverse un état fébrile avec développement de ce qui semblerait être un gros rhume ;
  2. Une toux sèche et inflammatoire s’installe ;
  3. La toux sèche laisse place à une toux productive avec expectoration de mucus plus ou moins épais. Un mucus qui reste clair est un signe d’infection virale, un mucus qui tourne au jaune/verdâtre est un signe d’infection bactérienne secondaire ;
  4. L’infection est résolue et la personne finit sa convalescence.

Je présente chaque phase d’une manière différente. Passons-les en revue.

Pour les infections hivernales, je favorise en général l’infusion plutôt que la teinture. Boire un liquide chaud pendant la journée est un excellent moyen d’accompagner l’état fébrile et de garder la personne hydratée.


Bronchite phase 1 : état fébrile

Dès les premiers symptômes, que l’on parle de grippe, de rhino-pharyngite, de bronchite ou autre, nous déclenchons un plan de soutien du système immunitaire. Ce plan a été expliqué dans mes articles “renforcez le système immunitaire avec l’échinacée” et “traitement de la grippe et du rhume“. Je ne fais que le résumer ici :

Hygiène de vie

  • Repos, repos, encore du repos. Je sais, cette phase est compliquée dans un monde où l’arrêt de travail est considéré comme un manque de productivité venant de l’employé. Mais croyez-moi, une bronchite mal soignée vous fera regretter votre excès de zèle.
  • Si vous n’avez pas faim, écoutez votre corps et ne mangez rien. N’écoutez pas les proches qui vous disent “mange un peu, ça t’aidera à être plus fort” ;

Vitamines

  • Vitamine C : 2 grammes par jour répartis en 4 prises de 500 mg ;
  • Vitamine D3 : en gouttes, 2000 UI par jour, prise pendant un repas comportant des lipides si possible.

Plantes

  • Ail : 1 à 2 gousses, 2 à 3 fois par jour. L’ail cru est un excellent antibactérien et mucolytique pulmonaire (fluidifie et désinfecte le mucus des bronches). Râpez-le et laissez-le reposer à l’air libre pendant au moins 10 minutes avant de le consommer ;
  • Echinacée :
    • Prenez 1 cuillère à café de teinture mère ou d’EPS toutes les 2 à 3 heures pendant les 3 premièrs jours (erreur typique au sujet de l’échinacée pour les infections : on n’en prend pas assez et pas assez souvent) ;
    • Passez ensuite à 4 cuillères à café par jour tant que les symptômes persistent.

L’ail sera un excellent allié pour la bronchite. Par contre, il passe parfois difficilement, surtout le matin (et oui, il faudrait aussi en prendre le matin). Voici quelques astuces pour l’ingérer plus facilement :

  • Râpez-le le plus finement possible. Un presse ail donne un résultat trop grossier. J’utilise (et je vous conseille) une râpe fine “microplane” ;
  • Pour la dose du matin, tenez vous-en à une petite gousse mélangée à une cuillère de miel ;
  • Pour la dose du midi et du soir, si vous mangez un peu, mélangez l’ail à de l’huile d’olive et dispersez-le sur votre nourriture. Si vous ne mangez pas, le mieux est de revenir au miel.

Si vous ne mangez pas du tout, il se peut que vous aillez du mal à ingérer l’ail, avec parfois une envie de vomir. Si c’est votre cas, laissez l’ail de coté pour l’instant tant que vous ne mangez pas.

Notez bien : ce protocole de phase 1 est à continuer jusqu’à la fin des symptômes.


Bronchite phase 2 : toux sèche

La première toux est sèche et inflammatoire, elle n’est pas encore “descendue” dans les bronches. Rien ne sert de prendre une plante expectorante pour l’instant. Par contre, il est utile d’adoucir les muqueuses et de calmer l’inflammation. Voici ma stratégie pour cette phase :

  • Une plante riche en mucilages (guimauve ou orme rouge) ;
  • Une plante agissant sur les toux sèches et enflammées (bouillon-blanc, plantain ou réglisse).

Voici les combinaisons que je recommande régulièrement :

  • Infusion froide de guimauve avec une vingtaine de gouttes de teinture mère de réglisse pour un grand verre ;
  • Infusion de feuilles de bouillon-blanc avec de la racine de réglisse pulvérisée ;
  • Infusion de feuilles de plantain avec de la racine de réglisse pulvérisée ;

La plus simple et la plus efficace reste encore la guimauve. Elle se prépare en infusion froide (pas besoin de faire bouillir de l’eau) et n’a pratiquement pas de goût (les enfants la boivent facilement). Quelques gouttes de teinture mère de réglisse, et le tour est joué !

La guimauve (Althaea officinalis)

Bronchite et guimauve

La guimauve est essentielle pour passer l’hiver. Elle soulage les picotements de gorge et recouvre et adoucit les muqueuses. Achetez de la racine coupée ou pulvérisée en herboristerie. Si elle n’est pas pulvérisée, vous pouvez le faire vous-même d’une manière simple en utilisant un moulin à café.

Gardez-la dans un bocal hermétique, car elle a tendance à pomper l’humidité ambiante. Une fois humide, elle moisit rapidement.

Mettez une cuillère à café de racine pulvérisée dans un grand verre d’eau froide, et remuez bien. Laissez reposer pendant 15 minutes. Remuez de nouveau et laissez reposer 15 à 30 minutes.

La poudre va se déposer au fond du verre, et vous récupérez le gel riche en polysaccharides sur le dessus à l’aide d’une cuillère à soupe. Buvez ce gel par petites gorgées au cours de la journée.

Pour mes lecteurs et/ou clients qui vivent au Canada, ou ceux qui ont accès à la plante en France : vous pouvez remplacer la guimauve par l’écorce de l’orme rouge (Ulmus rubra), qui génère le même type de gel lorsque infusé à froid.

Le bouillon-blanc (Verbascum thapsus)

Bronchite et Bouillon-blancUtilisez une infusion des feuilles ou des fleurs pour calmer l’inflammation.

Une fois infusée, passez la plante au filtre à café afin d’éliminer les poils minuscules qui pourraient irriter la gorge, en particulier si vous utilisez la feuille.

Le bouillon-blanc est une bisannuelle et survit son premier hiver sans perdre ses feuilles. On peut trouver des feuilles de bouillon-blanc sous la neige.

Je l’utilise soit fraiche, soit sèche, tout dépend du moment et de l’état de mes stocks. Elle se sèche et se garde bien, et vu la taille des feuilles, quelques feuilles suffisent pour la confection de plusieurs infusions. Vous la trouverez aussi en herboristerie.

Le plantain (Plantago lanceolata, P. major)

Bronchite et plantainLe plantain survit souvent une bonne partie de l’hiver et est très répandu aux abords des maisons, dans les champs, au bord des canaux, etc. Vous le trouverez également en herboristerie.

Utilisez une infusion des feuilles pour calmer l’inflammation. P. major étant plus mucilagineux, une infusion de plantain à grandes feuilles pourrait dans ce cas remplacer la guimauve. P. lanceolata l’est beaucoup moins, et ne pourra pas agir comme pansement pour les muqueuses.

La réglisse (Glycyrrhiza glabra, G. uralensis)

Bronchite et réglisseLa réglisse est l’une des meilleures plantes adoucissantes et anti-inflammatoires. Utilisez la racine sèche coupée finement, ou mieux pulvérisée, pour préparer l’infusion. N’en mettez pas trop, une petite quantité est suffisante pour adoucir les muqueuses. J’utilise souvent une demi cuillère à café de racine pulvérisée pour une grande tasse, et je la combine avec le bouillon-blanc ou le plantain. Vous pouvez aussi l’utiliser seule.

Elle joue des rôles multiples, car elle est aussi légèrement mucilagineuse comme la guimauve, et agit comme expectorante stimulante grâce à ses saponines (assure donc une bonne transition pour la phase suivante).

J’ai toujours un stock de teinture de réglisse et de racine pulvérisée pour l’hiver. La teinture est très pratique à utiliser, soit dans un peu d’eau, soit dans l’infusion froide de guimauve.

N’utilisez pas la réglisse si vous souffrez d’hypertension artérielle.


Bronchite phase 3 : toux productive

Nous passons ici aux plantes expectorantes. Il en existe plusieurs. Je vous donne mes deux préférées, sachant que vous pouvez en utiliser d’autres. Rappelez-vous de la clé pour accompagner toute crise infectieuse : réduire les doses (disons 20 gouttes au lieu d’une cuillère à café par prise), mais prendre la plante très souvent (toutes les 2 heures).

Vous sentirez assez rapidement si la plante fait son effet expectorant. Si vous prenez la plante le ventre vide, vous sentirez une envie de tousser dans les 10 minutes qui suivent la prise, avec un mucus plus liquide qu’auparavant. Sinon, vous n’avez pas la bonne plante, ou vous n’en prenez pas assez.

Le thym (Thymus vulgaris)

Bronchite et thymLe thym est pour moi l’une des meilleurs expectorantes. Encore faut-il en consommer assez.

Utilisez un thym bien aromatique. Si vous l’utilisez sec, assurez-vous qu’il dégage toujours une odeur puissante. Vous pouvez aussi l’utiliser frais pendant l’hiver, le thym étant relativement résistant au froid.

L’idéal serait de consommer le thym jusqu’à avoir l’haleine qui sent le thym. Ceci parait logique : les huiles essentielles doivent d’abord passer en circulation générale pour ensuite atteindre les poumons et être libérées par les muqueuses bronchiques. L’haleine au thym est donc le signe que la plante a atteint sa destination (les poumons).

Je recommande une tasse d’infusion toutes les 2 à 3 heures, y compris le matin au lever et le soir avant d’aller au lit (il faudra effectivement se lever pour aller au toilettes pendant la nuit).

Je recommande aussi la teinture mère de thym pour ceux qui pour une raison quelconque ne veulent pas boire les infusions régulières. Je conseille 20 à 30 gouttes de teinture mère de thym dans un peu d’eau toutes les 2 heures.

La grande aunée (Inula helenium)

Bronchite : grande aunée

La grande aunée est à la fois amère et aromatique. L’indication spécifique est la suivante : infection pulmonaire avec production abondante de mucus, la personne avalant une partie de ce mucus (pendant la nuit par exemple), ce qui peut créer une gène digestive. Les principes amers de l’aunée vont stimuler la digestion de ce trop-plein de mucus.

D’une manière plus générique, la grande aunée est une excellente plante d’accompagnement pour toute infection pulmonaire. Utilisez soit une tasse de décoction de racines, soit une teinture mère (20 à 30 gouttes) à prendre toutes les 2 à 3 heures. Vous pouvez préparer une certaine quantité de décoction pour la journée, et la réchauffer doucement avant chaque prise. Couvrez bien la casserole pendant la décoction afin de retenir tous les composants aromatiques.

Si vous le pouvez, combinez les deux :

  • Préparez la décoction de racine d’aunée ;
  • Retirez du feu et ajoutez le thym, infusez pendant 15 minutes.

Sinon, préférez le thym seul à la grande aunée seule.

D’autres expectorantes

  • La réglisse, expectorante, adoucissante et anti-inflammatoire. Je l’utilise plutôt en phase 2, mais elle peut aussi être rajoutée en phase 3 (à l’infusion de thym par exemple).
  • Le marrube (Marrubium vulgare), quasiment imbuvable en infusion, il est nécessaire de passer par une teinture mère ou un sirop. C’est un expectorant stimulant efficace ;
  • Le lierre grimpant (Hedera helix) ;
  • Les graines d’anis (Pimpinella anisum) – je trouve le thym plus efficace ;
  • Le tussilage (Tussilago farfara) – à utiliser ponctuellement à cause de ses alcaloïdes pyrrolizidiniques, mais c’est un expectorant efficace ;
  • L’hysope (Hyssopus officinalis) – agréable et aromatique, l’hysope constitue une bonne tisane expectorante qui plait même aux enfants. J’estime que le thym est plus efficace ;
  • La monarde (Monarda fistulosa) – similaire au thym en action.
  • La saponaire (Saponaria officinalis) – expectorant stimulant ;
  • Les épices (gingembre, cannelle), qui de par leur action circulatoire et diaphorétique permettent aux poumons de liquéfier leurs sécrétions.

Les inhalations

Pendant cette phase, des inhalations régulières peuvent aider à humidifier les poumons et à les désinfecter. Comme toujours, je recommande de faire simple :

  • Inhalation d’une infusion de thym à l’aide d’un inhalateur ou grâce à la bonne vieille méthode de la bassine avec une serviette sur la tête ;
  • Inhalation d’huile essentielle d’eucalyptus globulus (1 à 2 gouttes dans l’inhalateur).

Bronchite phase 4 : convalescence

Continuez de prendre les plantes expectorantes. Elles permettent d’éviter que le mucus s’épaississe trop en fin de crise, ce qui bloque parfois la résolution complète de la bronchite. La personne est déjà bien épuisée, et n’arrivera pas à expectorer un mucus devenu trop épais.

L’infusion de thym reste la plante la plus simple et la plus appropriée pour cette tache. Continuez la prise de thym pendant les 2 semaines après la fin de la bronchite, avec une infusion 2 à 3 fois par jour si vous pouvez vous le permettre.


Prévention

Si vous avez une petite faiblesse coté pulmonaire, peut-être due à une bronchite aigüe qui vous a touché les années précédentes, pensez à la prévention. Voici un protocole simple :

Buvez une infusion journalière de thym pendant tout l’hiver, en fin de journée par exemple.

Là encore, assurez-vous que votre thym soit de bonne qualité, riche en huiles essentielles, et fournissant une tisane au goût bien prononcé.


Résumé

Voici une table résumant les différentes plantes pour les différentes phases.

Prévention Etat fébrile
(Phase 1)
Toux sèche
(Phase 2)
Toux productive
(Phase 3)
Convalescence
(Phase 4)
Thym
Protocole système immunitaire : Echinacée, Ail, Vitamine C & D3
Guimauve,
Bouillon-blanc, Plantain, Réglisse
Thym,
Grande aunée
(+ inhalations)
Thym

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